Press

 Smith Smith, Carnet d'Artiste

Editions Jacques Flament


COSMOS

Strass et palettes : poésie verticale de Smith Smith.

Il faut parfois se méfier des titres. Strass et palettes le prouvent. Smith Smith l’utilise à dessein selon d’ailleurs une perspective qui synthétise son travail à la fois de recup-art et de peinture. Ce titre s’accommode volontairement mal – ou du moins pas en totalité – de la série. Il crée un flou, un phénomène de brouillage propre à l’esthétique de l’artiste.
De la série émerge une rêverie architecturale. Elle fait passer d’un univers surchargé de choses et de rebuts à celui de leur reprise. Elle donne l’impression que le temps se défait pour se recomposer selon une vie imaginante et qui ne serait pas bordé du simple utilitarisme.
La peinture en ses formes premières, rupestres mais abstraites crée les indices d’un dépouillement et d’une réincarnation. Le concret reste présent mais il s’indétermine. Perdurent des zones, des seuils et quelques gradients visuels que la peinture dans sa vitalité soulève.

À l’horizontalité fait place la verticalité. L’œuvre porte à voir le fantôme des choses. Cependant la puissance d’indifférenciation se métamorphose. Surgissent à la fois une prise de possession et une ouverture de possibles plus qu’un obscurcissement et une fermeture.

L’œuvre devient la capacité donnée à ce qui est par principe mal vu. De la palette et son état de zonage émergent une sombre énergie et un entre de la chose et de la non chose. Cet entre devient l’identité et la nature de l’œuvre. Quelque chose flotte et absorbe. L’œuvre conduit vers une autre scène, un nécessaire écart et donne le sentiment d’un espace ouvert.
Surgit de « l’inséparable indistinct » dont parlait Deleuze dans Le Pli, d’autres lignes de forces et d’autres harmoniques. Elles créent des forces de dérivation qui sont des forces primitives. Le monde n’est plus pris sous ses amas, il devient élastique.
Le réel se métamorphose : il entre dans une zone d’étrangement.
D’où ce paradoxe : le visible semble se dissoudre dans le néant qu’il absorbe. Existe une étrange incandescence froide que ne trouble aucun bruit.

(Jean-Paul Gavard-Perret)

Smith Smith, COSMOS, Jacques Fla­ment Edi­teur, coll. Car­nets d’artistes, La-Neuville-aux-joûtes, non paginé, 2016 -20,00

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 Smith Smith, Pickpocket

Edi­tions Derrière la Salle de Bains


Néces­saires intempérances

Smith Smith (aka Fré­dé­ric Drouin) est un artiste mul­ti­par­ti­tas né en 1980. Par­rainé par Pierre Mou­zat, il rejoint les artistes du col­lec­tif Mae­cene Arts en 2014. Musi­cien, après ce qu’il nomme « 18 mois de réclu­sion indus­trielle », il entame suite à cette expé­rience un tra­vail pho­to­gra­phique à par­tir des palettes incluses dans la chaîne de fabri­ca­tion en entre­prise. Ses séries Cos­mos et Chaos n’ont rien de réa­liste et emportent le réel vers une vision impres­sion­niste. Le pas­sage se crée, de l’univers sale (graisses et macu­la­tions diverses, etc.) à l’universel des sen­sa­tions. Etant donné le lieu des prises, l’artiste ne cherche pas à tout domi­ner au sein de son pro­ces­sus créa­tif. L’objet est saisi au milieu de son cycle avant de reprendre sa vie d’ustensile mais entre­temps la sai­sie per­met des images confon­dantes.

Désor­mais, à la pho­to­gra­phie fait place le col­lage– des plus jouis­sifs et colo­rés. La tech­nique crée un nou­vel espace dou­teux entre la fic­tion et le réel, entre créa­teur et regar­deur. L’image devient autant le com­men­taire du réel que des images elles-mêmes tirées de leurs contextes. Leur por­tée devient impon­dé­rable puisque cha­cune engage du sem­blable et du dis­sem­blable, de la cri­tique poli­tique mais aussi de la poé­sie. Smith Smith confond dans un même ensemble la coquet­te­rie d’une femme et par­fois sa piété (les deux n’étant pas incom­pa­tibles) et une artille­rie guer­rière. La jux­ta­po­si­tion et le choc créent une magie. Elle ne cherche pas for­cé­ment à résoudre des contra­dic­tions mais à les accentuer.

 

A la place des images du monde se sub­sti­tue une trame où la vio­lence comme l’utopie ont leur place. Des Sché­hé­ra­zade tiennent tête aux pha­raons du monde et du ciel. L’œuvre défait des coa­les­cences afin de les recons­truire en une sorte de ven­tri­lo­quie plas­tique. Ce qui était jusque là glo­ri­fié, puri­fié est scindé par les ciseaux de Smith Smith et la construc­tion de ses rites et mythes où la femme est maî­tresse. La conscience des doc­teurs des reli­gions et des pou­voirs en prend pour son grade.

Dents et lèvres rem­placent le souffle et la buée des paroles dites pre­mières. La créa­tion grogne plus qu’elle ne res­pire dans une pro­li­fé­ra­tion intem­pes­tive et drôle. Des roses de per­sonne orientent vers une obso­les­cence du roman­tisme et du divin. Il y a là épreuves et exor­cismes. La seule poé­sie des images tient lieu et place des pou­voirs. Rien n’est figé, tout s’agite. Pipes ou oiseaux ne le sont plus vrai­ment. Les mots qu’on met pour qua­li­fier ces éléments ont sou­dain du mal à influer sur nos repré­sen­ta­tions. Celles-ci trouvent là un effet magique. Le col­lage devient une puis­sance occulte que l’art dit réa­liste n’atteindra jamais.

 

jean-paul gavard-perret

 

Smith Smith, Pick­po­cket, Edi­tions de la Salle de Bains, Rouen, 2015


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 Smith Smith, Carnet d'Artiste

Editions Jacques Flament


Epreuves & Exorcismes

Je est un autre

Smith-Smith prouve que la cri­tique poli­tique et sociale est soluble dans le col­lage. Ce der­nier per­met de mon­trer l’impureté de nos auges à la caserne de notre pré­ten­due pureté. L’artiste saborde les nau­frages ico­no­gra­phiques ins­ti­tu­tion­na­li­sés par ses “exor­cismes”. L’hybridation avance pour renou­ve­ler la cou­leur du vivant. Des mur­mures optiques renaissent dans l’humour. Les col­lec­tions “Bound­less”, “So Cute”, “Coca-Cola”, etc. mettent les pseu­dos res­sem­blances même pul­peuses aux abois. Le corps érotisé s’en retourne sur le tracé invi­sible de la mémoire vive que Smith-Smith recrée.

Nous pas­sons de l’abîme de l’idéal au paroxysme bes­tial. Les vierges véné­rées par la publi­cité perdent toute sain­teté. Elles sont désor­mais han­tées moins de viande que de rêve et d’humour. Si bien que le cochon a du mal pour poin­ter son groin. Sou­dain, le spec­ta­teur n’est pas sou­mis à de fausses traces. “ Regarde le cochon en toi” disent les femmes ni fleurs ni fatales. Mais au besoin elles l’accouchent dans un sur­gis­se­ment vol­ca­nique.
L’image n’est plus un objet de piété. Et le col­lage, plus qu’un autre lan­gage plas­tique, per­met le gro­gne­ment et la déri­sion là où la couenne mons­trueuse poli­tique est mise en évidence à tra­vers des ani­maux. Ils deviennent la méta­phore des monstres, de leurs chants et de leurs bauges. Les images scé­na­risent leur déri­sion, leurs crins, leurs glands. Pour notre frian­dise. Et ce, dans un habile retour du refoulé. Bref, Smith Smith casse les idéo­lo­gies cri­mi­nelles. Au sens de leur édit de chas­teté l’artiste impose une chasse en ses mas­ca­rades échevelées.

jean-paul gavard-perret

Smith Smith, Epreuves et exor­cismes,  Jacques Fla­ment Edi­teur, coll. Car­nets d’artistes, La-Neuville-aux-joûtes, non paginé, 2016 -20,00



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 Smith Smith

Edi­tions Littérature mineure


Smith Smith : le genre bleu de l’humain

Smith propose chez "Litterature Mineure" un projet inédit et encore non présenté au public. Il s’agit d’une suite d’œuvres en un mix de technique composé de peinture acrylique, d'encres, de vin rouge, de café (et de quelques) collage. L’ensemble crée un univers ludique, hors genre et ouaté. Bref, comme le résume l’artiste, « Une sorte de Monde où tout irait bien, tout serait en place, alors que tout n'est que force cosmique gigantesque millénaire ». Cette dernière n’écrase pas l’individu elle souligne ses joies de l’ "enfermement" en l’ailleurs par phénomènes d’hybridations où l’espace mélange terrain de jeu, asile de fou et Babel-Babylone.

L’expérimentation de l’imaginaire est jubilante. Ceux qui pourrait faire penser d’abord à des victimes ou des bourreaux deviennent de fait les primitifs du futur, de petits hommes bleus (en rien schtroumpfs ou avatars à la James Cameron). Ils sont des angles d’attaque et de pensée afin d’envisager la sur-vivance. La fiction plastique quitte l’apocalypse pour l’Eden.

En proposant un monde qui n’existe pas, Smith Smith fait clignoter dans les cases et caves du cerveau des lumières intempestives. Par ses visions il détruit les cartes « Cumulus » des Migros de la pensée. Surgissent des considérations de derrière bien des fagots et de nombreux fourrées. Le jeu en vaut la chandelle s’y éprouve l’amour de la vie et l’intelligence de l’art. Celui-ci devient la manière de penser matériellement en habitant le bas-de-casse, en occupant le monde d’en bas, pour glisser jusqu’en haut, avec les mains qui doivent travailler et ne pas lâcher prise. Manière de prouver que face une philosophie qui pense toujours trop tard s’élève un genre bleu de l’humain. Au lecteur de voir si ce bleu est une couleur.

Jean-Paul Gavard-Perret

Smith Smith, Les Mondes Parallèles ; Edition LitteratureMineure, Rouen



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 Smith Smith

Edi­tions Littérature mineure


Smith Smith : bleu cosmos et cosmétique

Les hommes de Smith Smith ne sont pas sans qualité : leur monde est visible dans l’invisible. L’inverse est vrai aussi puisqu’on se retrouve dans un espace parallèle et bleu. Sa clarté est bien plus qu’une ombre ou lui offre un changement de paradigme. Le concept de paysage lui-même bleuit là où l’auteur s’en donne à cœur joie. Il déplace le regard afin de prouver que l’on ne naît pas objet de désir : on le devient.
Sous couvert du cosmos, ce nouveau monde est énergisant : il est capable de maintenir le cyberspace indépendamment de toute connexion aux réseaux numériques. Il suffit du jus des matières (même le vin) et le jeu des techniques mixtes (le collage ça et là pointe son nez). Après addition de spécificités chimiques et métaphoriques, l’art devient une arme de synthèse dans son état pratiquement « gazeux ». Sa capacité ludique atteint son maximum parce que rien ne vient corrompre une forme de « sublimation ». Elle est diffusée en quantité massive de bleu adorable et panique.

Jean-Paul Gavard-Perret

Smith Smith, "Les Mondes Parallèles", Edition Litterature Mineure, Rouen, 2016.



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 Smith Smith and the Art of Collage As Freedom From Thought

SFesthetik


Born out of the industrial revolution, mass communication and technology, collage is a rich medium that reassembles fragments of modern life into new representations of the world. Originally used by Picasso, Braque, the Dadaists and Surrealists, collage as an art form came to prominence in the 20th century, and now, in the 21st century, there have been quantum evolutions made by artists using collected objects, images, paint and other media in the deconstruction and construction of images that often provoke surreal, dystopian representations that help free the viewer’s mind from the social and political constraints and definitions usually attached by others to what we see.Therefore it can break the rules of perception and invite new meaning. It can be at the same time a confusing and liberating experience, the substance of what the best art is about. In that sense, collage is a form of freedom, as French artist Smith Smith says, “freedom of thought.” Smith Smith says he approaches his work without any intellectual concept, liberating his mind to freely interact with his medium.

The Beauty Of The Absurd, Surrealism and Provocation

Smith Smith tells SFsthetik, “The first bits of paper that I collected and glued together were pictures of my idols; Kurt Cobain, Jim Morrison, Jimi Hendrix. I was 14 and I absolutely did not want to lose those pictures of them so I started to assemble them religiously. Twenty years later I continue, becoming a means of expression, a playground for my life. I appreciate the beauty of the absurd, humor, surrealism and provocation. I love working in the construction as well as the deconstruction of an image.” He says he doesn’t have a specific technique, and sometimes he starts out not knowing where he wants to go. “Sometimes I listen to what the images tell, sometimes I cut hundreds of bits of paper and other times of the sets. But at the end of the story, in both form and content, collage = freedom of thought.”

Smith Smith is a multi-talented artist; a musician, a photographer and collage artist. Asked about the themes of his work, Smith Smith says, “I don’t impose myself. I forbid myself, if anything. What I often see in my collages is humor, satire, irony, provocation …Classicism, and death—these are the themes that emerge. Also, simplicity! These are the things that inspire me.”

Collage as Subversion of Image

What about the unique ability of collage artists to deconstruct images and put them together in new ways?

“I think that the art of collage can have enormous power! In my view, it’s not such a great thing to live in our modern society—we are too much in the thrall of Image. The world no longer examines its problems, it merely reacts when a shocking picture emerges from those problems. That is the true absurdity. The power of collage is that it subverts Image. When the image is converted from its intended form, it is possible to change the substance of the idea—the original message it sent to the public, vanished! The themes I mentioned before can be more or less prevalent, depending on my mood.”

“That is the starting point from which I choose and pin my photographic elements. Of course, collage can be a great way to express abstraction. But I find in it much more powerful virtues. Collage can be used not just to tell stories or distort reality, it can also denounce, it can condemn, it can raise awareness and spark emotions. Finally, I would say that we should not believe everything we see! My collage work is a good example of this.”

The essence of his collage work guides the viewer towards the reflection of personal sensations. His art is a work of analysis in itself, as he finds within shapes and images a universality, by not controlling his process.

Smith Smith also collaborates with other collage artists, including Eugenia Loli, Erin Case, Timwnas and Walter Paganuzzi. A collaboration between Alain Vaissiere and Smith Smith opens December 4th at Maecene Arts in Brive, France.

For more about the artist, please visit Maecene Arts and these other links:

http://www.maecene-arts.com/smith-smith/